Ça y est, c’est fait ! Vous avez enfin eu votre premier client !
Pour tout créateur, cette première vente est un moment excitant : « quelqu’un apprécie mon travail, lui accorde suffisamment de valeur pour y dépenser son argent si durement gagné ». Rien de plus gratifiant ! S’ensuit l’emballage, le premier passage à la poste, le stress de l’envoi et, enfin, le soulagement et l’incommensurable joie d’avoir un client satisfait. Ou pas.
À cette occasion, laissez-moi vous raconter comment s’est passée ma toute première vente. Spoiler alert : ça a été un vrai fiasco !
Commençons par le commencement
En février 2025, je créé mon auto-entreprise de création et, dans la foulée, ouvre ma boutique en ligne sur Etsy (que vous pouvez consulter en cliquant ici). À peine trois jours plus tard -et à ma plus grande surprise puisque je n’ai encore fait aucune communication à ce sujet, je reçois ma toute première commande ! J’en reste bouche bée, je ne m’étais pas attendu à ce que mon business soit si vite lancée.
À l’excitation se substitut le stress : je viens de me rendre compte que mon premier client habite aux États-Unis. Pourquoi tant de stress me demandez-vous ? Eh bien, je n’avais pas réglé le paramétrage des envois internationaux : la personne a donc payé les frais de port que j’avais indiqué pour les envois vers l’Europe (hors UE), et je me rends rapidement compte que le seul moyen pour moi de rentrer dans mes frais est d’envoyer ma commande en format lettre et non en colis.
Je m’en vais donc à la poste, incertaine de ce dans quoi je mets les pieds. Là-bas, un employé m’aiguille du mieux qu’il le peut. Il m’explique, par exemple, que je ne peux pas envoyer en lettre internationale recommandée avec accusé de réception (LRAR) puisqu’international, dans ce cas, veut dire « Europe hors UE ». Et, comme vous le savez certainement, les USA ne sont pas un pays d’Europe (je fais ici un petit clin d’œil à mes amis américains). Sur les conseils de cet employé, j’envoie finalement ma commande en lettre internationale suivie et je renseigne le numéro de suivi sur Etsy.
La dégringolade
Ayant envoyé un courrier aux USA quelques semaines plus tôt, je suis surprise de la lenteur d’envoi de ma commande mais ne m’en formalise pas. Après avoir fait tous les centres de distribution de New York, ma commande est enfin envoyé -trois semaines plus tard- dans son État de destination et j’informe le client qu’il devrait bientôt être livré.
Trois jours plus tard, je vois que le suivi de la commande sur le site de La Poste a cessé et il est indiqué que l’adresse est erronée ou incomplète. J’en informe le client, qui me confirme son adresse, et vérifie le suivi Etsy qui, lui, est lié au site de la Poste des USA (l’USPS). Pendant les dix jours qui suivent, le colis se balade à nouveau d’État en État et la Poste est aux abonnés absents. De son côté, le client me dit que l’on a tenté de livrer une boîte endommagée mais n’insiste pas quand je lui dis avoir contacté la Poste pour plus d’informations.
Le suivi cesse le 16 mars, soit un mois après l’envoi.
Pourquoi j’en parle ?
Certes, nous sommes chanceux en France. La Poste prévoit une indemnisation en cas de colis endommagé ou perdu. Pour le moment, ils ne me parlent toutefois que de rembourser les frais de ports alors que j’ai déclaré la valeur de mon envoi à la Douane.
Mais, le vrai problème, c’est l’impact que cela a pour un(e) petit(e) créateur(rice) comme moi. J’ai fabriqué un objet de mes mains, je l’ai peint avec soin, j’y ai mis une petite part de moi-même. Savoir qu’il a été perdu, endommagé, ou même possiblement détruit me brise le cœur. Ensuite, j’ai conscience que cela peut impacter mes ventes dans le futur : le client n’est pas satisfait, il ne commandera certainement plus chez moi, peut-être même plus auprès d’autres créateurs français. Et je trouve cela d’autant plus dommage que l’objet a été perdu dans le pays de destination, cela n’a donc aucun rapport, ni avec moi (et les autres artisan(e)s français(e)s), ni avec mon pays.
Le problème que je soulève n’est donc pas lié à la prise en charge ou l’indemnisation, mais plutôt sur l’organisation structurelle des services postaux et le soin apporté par ceux-ci à nos envois alors même que nous n’avons d’autre choix que de leur faire confiance.
Je n’ai, à aujourd’hui, aucun moyen de savoir ce qui est réellement arrivé à cette commande : a-t-elle effectivement été endommagée et refusée par le client ? Dans ce cas, pourquoi ne m’a-t-elle pas été retournée ? Et, surtout, pourquoi n’en n’ai-je pas été informée ? Tant que questions qui resteront probablement sans réponse.
Je tiens tout de même à finir sur une note positive et à vous rassurer. Cela ne m’a pas empêché de continuer et je n’ai eu aucun problème de livraison depuis !
Sur ces mots, je vous souhaite une très belle journée et, surtout, qu’elle soit créative,
Florine